L’intérêt pour la colonisation et en particulier pour l’Algérie coloniale fut partagé par la plupart des socialistes du milieu du siècle. Comme les saint-simoniens avant eux, les fouriéristes proposaient, comme alternative à l’invasion militaire par une armée permanente, une colonisation civile et pacifique. Le système colonial qu’il proposait reposait sur l’établissement et l’expansion progressive de vastes fermes agricoles et industrielles de 3 à 400 familles, versions coloniales de la phalange, qui remplaceraient les villes. A l’utilisation d’une armée formée d’hommes célibataires plus ou moins belliqueux, ils opposaient l’implantation de colonies familiales et le recours aux armées industrielles jouissant ensemble des plaisirs du travail attrayant en travaillant à de vastes chantiers de défrichage et de construction. Les colonies se présentaient à leurs yeux comme un vaste champ disponible pour l’expérimentation de leurs doctrines. Elles représentaient également à leurs yeux une solution intéressante pour résoudre un des problèmes majeurs de l’époque, celui du paupérisme.

Voir aussi :

L’Union agricole du Sig en Algérie (1846-1851)